« Avoir des idées en étant à l’affût des nouvelles tendances, cela me semble être la base en tant que DA. » A bientôt 48 ans, Vincent Bac est en effet ce qu’on appelle dans le milieu le « DA » de Livingstone. Comprendre son Directeur Artistique. Depuis trois ans, son flegme naturel et sa riche expérience infusent au sein de notre agence.

Avant de poser ses valises à La Réunion, Vincent a touché à pas mal de choses. Son bac pro art graphique à peine décroché, il décide de goûter directement à la vie active. « Durant mes stages, j’avais mesuré le gouffre qui séparait la réalité professionnelle des études théoriques, et j’ai estimé qu’il était préférable de me former sur le tas », se remémore-t-il. D’abord dans le studio graphique d’une imprimerie, puis en agence de communication et de publicité, du côté d’Aix-en-Provence. « Cela n’a pas été simple, car les agences avaient tendance à me prendre de haut parce que je venais de l’imprimerie. Pourtant, j’estime que ce passage en studio graphique a été essentiel pour mesurer l’importance du traitement de l’image qui prolonge la créa pure. »

Quelques années salarié d’une agence où il fait la connaissance de Jérôme Rolland, le directeur de Livingstone, Vincent se met ensuite à son compte. Après un quinquennat à remplir des missions en freelance, il retourne en agence. « J’ai passé deux ans à imaginer des bannières pour des sites marchands. Avant de saturer et d’arrêter la création graphique. » Une pause de trois ans qu’il met à profit pour initier sa propre recyclerie, La Nouvelle Mine, où des meubles design sont fabriqués à partir de récupération. « Une expérience magnifique, mais dont il est difficile de vivre », avoue Vincent, qui saisit finalement l’opportunité de rejoindre le service communication d’une commune des Bouches-du-Rhône, pour y repenser toute la communication visuelle.

Deux ans plus tard, Jérôme Rolland, avec lequel il a toujours gardé contact et pour lequel il a continué de travailler en freelance, lui propose de rejoindre l’aventure Livingstone, en tant que DA. Vincent accepte, et s’envole vers l’île intense avec sa famille début 2019. « Cette installation a fait évoluer mon regard sur La Réunion, et a inspiré ma création graphique en m’aidant notamment à sortir des poncifs liés aux tropiques », analyse Vincent. Son rôle ? Chapeauter la création de l’agence au sens large : conceptuelle, visuelle, print, digitale, vidéo… « Je dirige l’axe créatif défini avec le client, soit de A à Z, soit en étant le garant du travail de mon assistante Steffy ou des autres graphistes. Je me dois d’être force de proposition, réactif, rapide, souple, ouvert à la critique et je dois savoir gérer la pression, car nous travaillons en flux tendu », résume-t-il.

Un rythme et un volume de travail qui lui laissent peu de temps pour s’adonner à ses passions : la randonnée, le dessin, la peinture… « Je fais du recycl’art : je crée des tableaux à base d’éléments récupérés en déchetterie ou dans la nature. Mais j’ai surtout pour projet de sortir dans les prochains mois mes premières illustrations numériques, qui proposeront ma vision originale et toute personnelle de La Réunion. » Artiste mais aussi papa, Vincent semble avoir transmis l’envie et un certain talent à Samuel, âgé de 10 ans, avec lequel il s’est lancé dans une série de mangas. « J’écris le scénario, et mon fils dessine les planches. C’est très prometteur, il est bien meilleur que moi ! » Objectif Bac ?